Parlons de chocolat!
Zoom saveurs

Il y a chocolat et chocolat. Il y a Aero et chocolat fin, qui sont deux desserts totalement différents.

Remarquez bien que je dis desserts et non pas sucreries. Car si une tablette Aero - j'aurais tout aussi pu dire Jersey Milk - n'est pas l'idée que nous nous faisons d'un dessert, un chocolat fin n'est pas davantage sucrerie.

Les vrais chocolatiers sont rares.
Si rares, en fait, qu'on n'en trouve qu'un vrai en Outaouais québécois.

 

 

Ce n'est pas un, mais une, Nathalie Borne, elle-même proclamée " Miss Chocolat ", ce qui est aussi le nom de son entreprise

À Ottawa, il y en a un autre vrai, Heinrich Stubbe, de Stubbe Chocolates, rue Dalhousie, près du marché By.

Nathalie Borne vit ses jours-ci ses moments les plus occupés de l'année, à l'approche de Pâques.

" Pâques et Noël, à vrai dire, car il s'offre beaucoup de chocolat à Noël aussi. Mais Pâques, précise-t-elle, demeure la fête la plus spéciale. Pour moi, c'est aussi l'arrivée du printemps. C'est comme si nous ressortions d'une longue hibernation après l'hiver. "

Et tous célèbrent cette sortie avec un repas de fête, accompagné de chocolats.

Il y a évidemment une signification religieuse qui tient à notre héritage judéo-chrétien. Le Carême est synonyme de privations et nous péchons par des excès aux deux extrémités : avant, c'est le Mardi Gras, la veille du Mercredi des cendres. Je me rappelle que ma mère, qui tentait bien de faire son Carême, se permettait une ou deux pâtisseries au Mardi Gras, ce qui allait calmer son âme et sa gourmandise jusqu'à Pâques. Si notre tradition du Mardi Gras n'a pas tenu comme il l'a fait en Louisiane, celle de Pâques est encore bien vivante !

Apôtre

Depuis trois ans, Miss Chocolat se promène un peu partout, en apôtre du bon chocolat. On l'a vu au Rendez-vous des saveurs de l'Outaouais, par exemple.

" Je donne aussi des ateliers sur le chocolat, tant pour les enfants que pour les adultes. Et pour apprivoiser nos bouches au goût du chocolat fin, je commence à faire déguster du chocolat pur à 100 % plutôt que l'inverse. Trop amer, les gens le rejettent. Mais quand nous arrivons au chocolat pur à 72 %, ils le trouvent très bon ! "

Jusqu'ici, Mme Borne était plutôt discrète dans son magasin-atelier de la rue Jean-Proulx, à deux pas du Casino du Lac-Leamy. Bientôt, elle emménagera dans de nouveaux locaux, promenade du Portage.

Plus proche des clients, plus évident aussi.

Diplômée du réputé Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec, à Montréal, Nathalie Borne dit qu'elle est tombée en amour avec le chocolat il y a 13 ans.

" Le chocolat, le vrai, il ne donne pas de boutons, il ne donne pas de caries. Il est bon pour l'esprit, il donne de l'énergie. Il est impressionnant de trouver autant de vertus dans un si petit fruit.

" Et il ne fait pas engraisser. Après toutes ces années, j'en mange toujours autant ! ", dit Miss Chocolat une longiligne jeune femme.

Le travail du chocolat nécessite une maîtrise certaine. " Lorsqu'il tempère, il y a une courbe de cristallisation à respecter. C'est l'aspect plus technique. Une fois que l'on possède cela, nous pouvons laisser notre imagination ", dit celle qui est particulièrement fière de sa Douceur aztèque, chocolat aromatisé au gingembre confit, au piment fort et à la cardamome.

Elle a pris son expérience chez Lenôtre, entre autres, à Montréal, avant de venir en Outaouais, en 1999, pour travailler chez Péché mignon, à Chelsea. Elle ne semble rien regretter d'avoir lancé son commerce, venu prendre le relais de le Palais d'or, qui a tenu quelques années, rue Eddy.

Et les clients suivent ?

Car le goût du chocolat fin est un goût qui s'acquiert.

" Ce n'est pas difficile de convaincre les gens, même si c'est plus cher car c'est meilleur. Il faut leur expliquer un peu mais comme les bons vins et les fromages fins, ils sont faciles à convaincre. "

Sur la fourchette

Il y aura vente de pâtisseries, jeudi le 17 avril, aux Galeries Maniwaki, au profit du groupe Albatros, qui aide les personnes ayant reçu des diagnostics sévères. Pas besoin de cuisiner autant avant Pâques, vous pourrez faire le plein à petit prix, tout en appuyant un organisme sans but lucratif. Informations auprès de Darcy Grondin au (819) 449-2228.

Le Droit
Week-end, vendredi 11 avril 2003, p. 42
Jury, Pierre (613) 562-0333, poste 537 pjury@ledroit.com

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